dimanche 11 mars 2018

Progrès et anxiété de survie

Le progrès ne fait que s'accélérer disaient des amis. Je ne le crois pas.

Il a freiné. Mon idée du progrès, c'était le moteur, l'électricité, la voiture, l'avion, la fusée, les téléphones, les télévisions, l'électroménager, les antibiotiques (l'hygiène d'abord, qui a prolongé radicalement notre vie), la génétique, l'industrie agroalimentaire, l'ordinateur, l'énergie nucléaire, la physique qui faisait sans cesse des découvertes fondamentales, ou même les mathématiques qui inventaient continuellement de nouvelles disciplines. Mais aujourd'hui ? Rien n'a remplacé le Concorde, par exemple. La vitesse des avions de combat a régressé, faute de combattants. De même que celle des fusées. Ailleurs, comme pour les OGM, le nucléaire, ou le bricolage génétique, le progrès inquiète. L'innovation ne fait plus de sauts quantiques. Elle est de plus en plus coûteuse. Notre bibliothèque, c'est le web, et il lui faut des masses d'électricité pour rester éveillée ! Les économistes parlent de rendements décroissants. Serait-ce le cas ?

Surtout, le progrès ne se fait pas seulement parce qu'il est possible. Nassim Taleb dit que les tribus arabes ont trouvé que, dans le sable, le chameau était plus pratique que la roue. Je me demande si, en Occident, le progrès n'a pas été mû par la lutte de l'homme contre l'homme dont parle le philosophe. En Angleterre, par exemple, le coût du travail s'affaisse, on remplace la machine par l'homme. La guerre, qui obéit au même principe, a été un grand moment d'innovation. Ce serait probablement le cas d'une catastrophe climatique. Sans anxiété de survie, pas de progrès

Le moyen-âge est un scénario d'avenir que mes amis devraient envisager.

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