mardi 6 octobre 2009

PNUD

Hier, j’entends parler d’un rapport du PNUD sur l’immigration. Dans ce rapport, l’immigration n’avait que du bon. Ce qui enchantait France Culture.

Ça me paraît idiot. L’entrée dans un groupe humain est un processus extrêmement complexe, dont l’examen fait d’ailleurs l’objet de nombreux travaux scientifiques. Les entreprises, par exemple, recrutent en fonction de valeurs partagées plus que pour une performance objective (elles choisissent des gens qui leur ressemblent). L’immigration, comme toute entrée dans une communauté, pose des problèmes « culturels » (sens ethnologique) : les aspirations des immigrés et des indigènes peuvent ne pas cohabiter harmonieusement. Et l’histoire ne fait que nous le répéter.

Ça ne signifie pas que l’immigration est interdite, mais qu’elle ne doit pas être faite n’importe comment.

Pourquoi le PNUD ne s’en rend pas compte ? Deux hypothèses me viennent en tête :

  1. Vision « ultralibérale » du sujet : il n’aperçoit que l’aspect économique de la question. Hommes = « facteurs de production », 0 sentiment, culture… D’ailleurs les arguments que l’on emploie pour justifier l’immigration sont assez fallacieux. Par exemple, on nous parle du vieillissement de la population. Certes, mais nous avons un énorme chômage avec, à côté, des emplois qui ne trouvent pas preneurs. Une réorganisation des emplois, des aspirations et des carrières peut modifier nettement le besoin d’immigration, comme ont essayé de le faire les Japonais.
  2. Norbert Elias a montré la force de nos rêves sur notre existence. Nous commençons par imaginer le désirable avant de nous y conformer. Je me demande si l’Occident n’a pas fini par croire que tout ce qui lui passait par la tête pouvait être imposé à l’humanité. C’est comme cela qu’il a conçu « la déclaration des droits de l’homme ». Eh bien non, il y a des lois de la nature qui ne peuvent pas être transgressées.

Compléments :

  • Le PNUD veut "bousculer" les idées reçues
  • Et la mise en échec de l’idéologie PNUDienne : Fondamentalisme et libéralisme.
  • En fait, ma conclusion est un peu fausse : les droits de l’homme ne sont pas fatalement une impossibilité, mais ils demandent pour être mis en œuvre une « conduite du changement » qui respecte les lois culturelles. Les ultralibéraux et France Culture croient le monde simple, vide, transparent, malléable. En fait il est d’une extrême complexité. (Théorie de la complexité.)
  • L’idéologie qui a précédé les droits de l’homme (version moderne) a été le nationalisme, elle aussi a fait de fameux dégâts : Turcs et Arméniens.

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