mardi 29 septembre 2009

Socialisme condamné par définition ?

L’Allemagne fait entrer au gouvernement le FDP, anti taxe, anti état et pro business. Or Angela Merkel jouit d’une forte popularité parce que l’état est massivement intervenu pour éviter le chômage (allant jusqu’à secourir Opel par une manœuvre discutée). Et, vues les dettes accumulées, la menace de l’effet de serre, le vieillissement de la population… une idéologie pro business, anti-impôt et anti état n’est pas la première idée qui vient à l’esprit. D’ailleurs n’est-ce pas la définition de la politique américaine à laquelle les Allemands attribuent la crise ?

Je ne connais pas suffisamment l’Allemagne pour avoir une opinion sur ce qui s’y passe. Mais il est tentant de penser qu’elle a surtout voté contre les socialistes. D’ailleurs, tous les autres partis ont fait de bons scores : les écolos et la question du développement durable ; die Linke, qui s’affirmerait comme la « vraie gauche ».

D’où, à nouveau, comment se fait-il qu’on punisse partout un socialisme qui n’est pas au pouvoir et qui devrait être un recours ?

Une curieuse idée me passe par la tête : et si c’était parce que la population rejetait l’ultralibéralisme, qu’elle rejetait les socialistes - perçus comme ultralibéraux ?

  • Partout dans le monde, il y a un repli identitaire. Les populations demandent la solidarité sociale des « leurs », c'est-à-dire des nations. C’est ce qu’apportent, à l’Ouest, les gouvernements de droite.
  • Mais, le concept fondateur du socialisme moderne, comme celui de l’ultralibéralisme, ce sont les droits de l’homme. En 1789, on parlait des droits de l’homme et du citoyen, aujourd’hui le citoyen à disparu, l’homme serait supposé un électron libre qui n’est lié à rien, et qui peut aller partout. Or, il se définit avant tout par l’édifice social dans lequel il se reconnaît, qu’il s’agisse de la nation, du monde, du clan…

Faire cohabiter socialisme et droits de l’homme dans leur acception moderne demande-t-il un socialisme mondial ? Le socialisme est-il l’ennemi naturel de la nation, comme le libéralisme financier, qui aspire à la globalisation ? C'est à approfondir.

Compléments

2 commentaires:

Phyrezo a dit…

trop rapidement le FDP en "pro-business", quel business ?

Le parti traditionel du "capitalisme rhenan" c'est la CDU. Le FDP, à l'origine, est libéral autant pour défendre les petites entreprises que les droits des homosexuels.

Le SPD paye surtout sa coalition, lors de laquelle ils se sont fait phagociter par une Merkel très habile, tout en ne pouvant pas assurer l'opposition.

Christophe Faurie a dit…

C'est juste. D'ailleurs le SPD était au pouvoir, contrairement à ce que je laisse entendre. Lui au moins avait une raison d'être sanctionné. Je ne sais pas si c'est une consolation bien efficace, cependant...