mardi 28 juillet 2009

Avenir du monde

Mon étude des rapports Europe / USA, et plus généralement, la remise en ordre des idées de ce blog, me fait entrevoir une progression (possible) du monde en trois étapes : la guerre, la manipulation, et la raison.

  1. J’ai été surpris par le discours de B.Obama à Strasbourg. Il semblait considérer Strasbourg comme une sorte de ville du monde, pas française pour deux sous, symbole de la stupidité des nationalismes et de l’inutilité de l’histoire européenne. Ça m’a semblé désobligeant pour ceux qui ont péri dans ses guerres. Ils croyaient en une cause qui les dépassait. Ce que ne comprend pas l’Amérique, c’est que derrière les guerres européennes, il y a un affrontement entre cultures respectables, pour la direction d’une éventuelle société globale.
  2. Les Américains croient savoir comment réformer le monde : en le modelant à leur image. Oui, mais nous ne voulons pas d’un matérialisme désespérant. Alors, allons-nous en venir aux mains ? Ils ont trouvé mieux : nous démontrer l’intérêt de les suivre. Cependant, la démonstration n’est pas honnête. Ils ont inventé une science trompeuse : l’économie. Plus généralement, ils ont réécrit la signification des valeurs qui symbolisent le « bien » pour nous de façon à ce qu’elles reflètent ce qu’ils croient bien. Finalement, ils semblent avoir une compétence innée à réussir ce que les psychologues appellent « framing ». C'est-à-dire à manipuler les critères de bien et de mal implicites dans une discussion pour amener leur interlocuteur à leur donner raison (exemple du procédé : « 80% de nos produits n’intéressent pas le marché », sous-entend qu’il est bien d’intéresser le marché).
  3. La prochaine étape du développement humain est donc peut-être de régler nos questions de fusions culturelles, sans conflit, mais aussi sans manipulation. Pour cela il faut probablement dépoussiérer les idées sur la raison des philosophes des Lumières et se demander ce que son usage signifie. Il faut aussi s’interroger sur la science. Nous savons qu’elle ne peut pas nous montrer l’idéal, par contre il me semble qu’elle peut nous indiquer ce que peut être un débat raisonnablement rationnel, qui évite les manipulations. Enfin, les techniques de conduite du changement ont peut-être leur mot à dire : le problème à régler est une question classique de changement, qui se rencontre dans les fusions d’entreprises : il s’agit de faire de plusieurs cultures une seule.

Compléments :

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