jeudi 28 décembre 2017

Tokyo vice

Ca a tout du film américain, mais c'est une histoire vraie. Un Juif américain se fait embaucher dans le plus gros titre japonais (et plus grand tirage mondial). Il infiltre le journalisme, la police, le milieu de la prostitution et la pègre, et il fait tomber un de ses plus gros caïds. Ecrit comme un polar. Avec auto dérision.

C'est une étude anthropologique. On y voit le Japon de l'intérieur. Un Japon où les best sellers parlent de suicide, de pratiques sexuelles ou d'examens. Un Japon qui n'est pas xénophobe comme on le dit. Il y a de la place, chez lui, pour l'autre, s'il sait pénétrer ses règles. Mais aussi à une marge, bien utile. Le Yakuza, par exemple, généralement coréen, sert à donner un peu de flexibilité à la loi et aux moeurs. On y trouve aussi pas mal de mauvais garçons iraniens, ou d'aventuriers israéliens. Sans compter les prostituées.

Tout est enchevêtré. Les journalistes, les policiers et les Yakuzas vivent ensemble, vingt quatre heures sur vingt quatre. On se rend visite, on se fait des cadeaux, on s'entraide. On joue les uns avec les autres. Un jeu grisant, où l'on risque sa vie à chaque instant.

Question finale. L'auteur a été adopté par la société japonaise. Il s'y est fait beaucoup d'amis. Mais il est toujours resté en contact avec son pays d'origine et ses services secrets. Ce qui lui a été utile dans son travail. Et il est bien vite retourné aux USA. N'a-t-il pas trahi ceux qui croyaient en lui ? A-t-il vraiment joué leur jeu ?

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