lundi 25 septembre 2017

Le temps de M.Macron

M.Macron fait souvent l'envers de ce que disent mes cours. Mais n'a-t-il pas un plan que je n'ai pas vu ?

Ce matin, j'entendais France Culture se réjouir de ce qu'il ait perdu les élections sénatoriales. Mais, je doute qu'il ait eu la moindre illusion à leur sujet. Cependant, sa communication semble malheureuse. Alors qu'il dit le plus grand bien des élus locaux dans son livre, il a coupé leurs crédits sans discussion. Pas étonnant qu'ils ne lui aient pas donné leur voix aux sénatoriales. De même, il s'est fâché avec la Pologne, il a parlé de "paresseux" au sujet d'une partie de la population française, il attaque les régimes spéciaux en pleine période de contestation de la loi sur le travail... Est-il suprêmement intelligent, ou suicidaire ?

Perdez du temps, M.Macron ?
Et maintenant, voici ce que je dis dans mes cours. Cela vient en partie de mon expérience personnelle. D'ailleurs, cette expérience est peut-être ce qu'il y a de mieux pour comprendre mon cours.

Tout jeune, je prends un emploi qui se révèle vite un piège. Mais je ne me laisse pas décourager. Je travaille nuit et jour, et je prends même des initiatives pour faciliter le travail de mes nouveaux collègues, qui ne me demandaient rien. Vie infernale. Heureusement, je n'en étais pas totalement conscient. Et j'avais l'énergie de la jeunesse. Or, je finis par comprendre qu'ils ne m'aiment pas. Pourquoi ? Parce qu'ils sont en face d'une sorte de robot qui les inquiète. Alors, j'ai changé de tactique. (Ce qui n'a pas été sans douleur.) Je suis devenu le meilleur ami de l'entreprise. Et j'ai repoussé mon travail de robot hors des heures ouvrables. Et il s'est passé quelque chose d'inattendu. Non seulement, on m'a trouvé sympathique, mais spontanément mes collègues m'ont apporté une aide que je ne leur demandais pas. Eux aussi ont fait preuve de "sympathie". Ils étaient conscients que je ne pouvais pas m'en sortir. Probablement, sans eux, je n'aurais pas réussi.

C'est une leçon que j'ai retenue. "Aime et fais ce que tu veux." Mais, pour aimer, il faut "perdre du temps". C'est à dire sacrifier aux rites sociaux. Ce sont eux qui permettent d'apprendre à aimer. Surtout s'ils paraissent une perte de temps. M.Macron me semble perdre bien peu de temps...

(Mais, ce qui m'inquiète plus, pour lui et pour nous, c'est la faiblesse de Mme Merkel. Son futur gouvernement pourrait bien ne pas être dans notre intérêt.)

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