jeudi 1 octobre 2015

Le marché, c'est la guerre ?

Mon précédent billet parlait de l'euro. Beaucoup de gens disent que nous serions mieux sans. Ce qu'il y a de curieux, c'est que nous semblons incapables de raisonner à long terme. Nous sommes enfermés dans l'anxiété du 0,5 % de croissance. Nous avons été kidnappés par la vision myope des économistes. Et si cet aveuglement nous amenait au chaos ? 

Après guerre, on pensait loin. Et, à tort ou à raison, beaucoup croyaient que la finance folle avait créé les conditions de la barbarie. C'est la thèse de Karl Polanyi. Elle semble avoir été partagée par les gouvernements de l'époque, qui ont tenté de contrôler la finance pour qu'elle n'entre plus en conflit avec la société. Leur système n'a pas fonctionné. Mais il serait tout de même bien que l'on se remette à envisager le long terme, et à se demander quelles peuvent être les conséquences de nos désirs. 

Quant à l'euro, je pense de plus en plus que c'est une bonne chose. Voilà pourquoi. Selon moi, la cause de la crise est l'Allemagne. En se comportant de manière irresponsable (absorption maladroite de l'Est par l'Ouest, puis dévaluation compétitive), elle a mis le reste de l'Europe en difficulté. Enseignement : les ajustements sont douloureux, en conséquence, il faut les anticiper, les préparer et les accompagner. Si nous comprenons ceci, il est possible que les crises soient beaucoup moins violentes que dans un marché financier laissé à lui-même. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cinq ans après, vous pensez toujours la même chose? Les crises des périphéries et du Coronavirus ne vous ont pas fait un peut changer d'avis?
Je veux dire: où se trouve la solidarité européenne? A quoi sert le marché, si c'est à écraser les travailleurs et réduire toujours plus les conquêtes sociales?