jeudi 1 octobre 2015

Faut-il sortir de l'euro ?

Sortir de l'euro serait-il une bonne idée ? Une synthèse de quelques idées. 
  1. Depuis l'origine les économistes pensent cette monnaie unique stupide. On en voit aujourd'hui les conséquences. L'Allemagne procède à une "dévaluation compétitive", avec Schröder. Elle prend l'avantage sur le reste de l'Europe et la force à faire de même, c'est à dire à réduire ses salaires. Ce qui paraît injuste. Car toutes les statistiques montrent que le revenu du gros du peuple fait du surplace depuis des décennies. Pourquoi le peuple paierait-il pour les erreurs des autres ? Et, en plus, ceux qui se sont enrichis profiteraient de son sacrifice ? (Puisque qu'ils possèdent le capital, et récoltent les bénéfices liés à la réduction des coûts de l'entreprise.) Il semble évident que si, mais c'est un si compliqué, la zone euro parvenait à sortir de l'euro, ses pays, en dévaluant, retrouveraient leur compétitivité. Cela ferait immédiatement un bien fou à beaucoup de gens. 
  2. Mais à long terme ? Lorsque des pays font un très gros volume de commerce ensemble, une monnaie unique devient nécessaire. Car il est quasi insupportable de devoir subir des dévaluations à répétitions de ses partenaires. Il semble que cette raison soit importante en ce qui concerne l'euro. 
  3. Mais l'euro n'est pas un projet économique ! Paul Krugman n'a rien compris. Nouvel exemple du lavage de cerveau ambiant, qui vise à nous faire croire que tout est économique. L'idée de l'euro était, très certainement, de placer les Européens devant le fait accompli, qui les force à la solidarité. Car l'origine du projet européen, c'est la guerre. Mais, comme dans tout changement, ce n'est pas celui qui a l'idée qui le met en oeuvre. Celui qui le met en oeuvre a d'autres intérêts que son inventeur. La zone euro a probablement grossi beaucoup trop vite, pour qu'elle puisse s'adapter harmonieusement et sans crise. Notamment grâce aux manœuvres de la perfide Albion, qui, depuis près d'un millénaire, ne craint rien autant qu'une forteresse Europe. Ce à quoi s'ajoute les forces du marché. Il sait, pour l'entreprise comme pour les nations, qu'il y a énormément d'argent à gagner en démantelant les structures sociales. Ce qui amène à se demander si ces forces destructrices ne sont pas aussi celles qui provoquent les guerres... D'ailleurs, les concepteurs de Bretton Woods ne pensaient-ils pas que la guerre était due, justement, à ces taux de change flottants ? 
  4. Un débat sur l'euro est bienvenu. Car la politique européenne n'est plus que petits arrangements entre amis, imposés, par la manipulation plutôt que la force, au peuple. Il n'y a plus de démocratie. D'ailleurs, c'est un cercle vicieux. Plus nos amis prennent des décisions malheureuses plus ils craignent qu'elles se sachent. Aujourd'hui, ils sont peut-être dans une impasse dont ils n'arrivent pas à se tirer. Mais ce processus démocratique n'est-il pas dangereux ? Ne peut-il pas être kidnappé par un populisme quelconque ? Oui, le risque est grand. Car, nos élites ont voulu que nous ne pensions pas. Que nous absorbions leurs idées, sans discuter. Aujourd'hui, elles se trouvent fort dépourvues. Car ces idées ne marchent pas. Le peuple n'est pas content. Et il n'a pas été formé pour faire ce qu'il pourrait avoir envie de faire.

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