vendredi 20 mars 2015

Transformation numérique des assureurs

Les assureurs auraient-ils trouvé une parade à ma chronique du JDN ? The Economist le pense. L’assureur va repérer, quitte à ausculter notre génome, les individus à risque. Et il va mettre des capteurs partout. En premier lieu pour nous dicter notre comportement. L’assureur se transforme en société high tech !

Attention : fragile
Illustration des théories de Nassim Taleb. Ce qui rend l’entreprise fragile, c’est le bon sens. Ce qui fait qu’une entreprise est « antifragile » (résiliente), c’est la sélection naturelle. Elle apprend de l’épreuve. « Ce qui ne tue pas renforce » dit Nietzsche. Application à un assureur.
  • Bon sens : le risque est individuel ; le métier de l’assureur est d’offrir à l’individu les assurances les mieux adaptées au risque qu’il présente ; et, donc, logiquement, de liquider l’individu à risque. 
  • Sélection naturelle : l'assureur ne vit pas des primes, mais de ses rentes. Entre le paiement de la prime et le sinistre, votre argent est placé. Ensuite, depuis la nuit des temps, l’homme se regroupe en société pour « mutualiser » ses risques. Car le risque est imprévisible et extérieur à l’individu (cf. les catastrophes naturelles). Par ailleurs ce que le client veut, en premier, c’est de "l’aide humanitaire". Il n’est pas capable d’évaluer un prix. Finalement, la caractéristique dominante de l’assureur est d’être « ennuyeux ». Les Grecs auraient dit « prudent ». Pour eux, c’était la plus haute qualité de l’homme.
L’assureur s’auto « disrupte »
Comment se fait-il que les assureurs aient choisi de passer de la résilience à la fragilité ?

Peut-être que, comme nous tous, ils ne veulent plus être ennuyeux ? Le remède contre l’ennui est dans les livres de finance. Plus vous prenez de risques, plus vous gagnez. Le gain est la rémunération du risque. Mais, si l’on n’est pas là quand ça claque, on a le gain, sans le risque. Exemples ? Transférer le risque (donc son métier) à un réassureur, faire porter le risque à l’assuré, etc. 

(Remarques :
L'évolution de l'assurance est en partie la raison d’être d’Obamacare. Les assureurs américains assuraient de moins en moins de gens et cherchaient de plus en plus à ne pas les dédommager. D’où cercle vicieux : augmentation des primes (la base assurable se réduit), difficulté des PME à recruter, faute de pouvoir offrir à leurs employés des assurances correctes, etc.
Par ailleurs, les assureurs cherchent à augmenter leur rentabilité avec des placements de plus en plus exotiques.)

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