vendredi 20 septembre 2013

Indignez-vous, défendez l'humanité !

En lisant les travaux du CNR, j'ai cru que le témoignage de Stéphane Hessel sur le sujet me serait utile. Eh bien non. Ce livre est un vide sidéral. Inattendu. Et l'indignation de Stéphane Hessel ? Avec beaucoup de mal, il finit par trouver Israël. Imaginez un peu, dans un siècle qui a vu le nazisme, le stalinisme, les révolutions culturelles de Mao, et je ne sais pas combien d'autres ignominies, il ne reste plus comme cause d'indignation que le traitement par Israël des Palestiniens ! Et l'argumentation est d'une indigence sans nom. Le terrorisme, c'est mal. Mais, au fond, il est compréhensible que les Palestiniens envoient quelques scuds. Mais pas qu'Israël y réponde avec la disproportion qui sied aux USA en Afghanistan. Il y a des bons et des mauvais. Et aucune responsabilité d'un monde qui a installé Israël sans se donner les moyens de désamorcer la crise qu'allait provoquer une telle arrivée.

Une postface explique le succès du livre. Des interviews par la télé, des libraires qui en font un moyen de sauver leur boutique, un titre accrocheur (qui n'est pas de Stéphane Hessel), et absolument aucun contenu. La recette de la traînée de poudre.

Mais, au fond, cela compte-t-il ? Et si Stéphane Hessel avait réussi son coup ? Attirer notre attention sur le combat de sa vie : "l'humanité". Car ce texte m'a fait entrevoir ce que signifie "crime contre l'humanité". Génocide ? Cas particulier. C'est traiter l'homme comme s'il n'était pas un homme. C'est aller contre son "humanité" sa dimension "humaine". C'est le considérer comme un animal ou une chose. Ou empêcher que l'enfant ne puisse devenir un homme (alimentation, éducation...). Cette "humanité" crée une solidarité naturelle entre hommes, puisque lorsqu'on l'attaque, on nous menace tous. Dans ces conditions, il n'y a plus de nations qui vaillent. Quand l'humanité est menacée, hommes de tous les pays unissez vous ! Conséquence colossale. Considérer qu'il existe des "sous hommes" (ce qui est implicite dans le libéralisme financier) est un crime contre l'humanité, réduire en esclavage ses personnels de maison - ce qui se pratique dans le Golfe - est un crime contre l'humanité, etc.

(Qu'est-ce que "l'humanité" ? dira-t-on. C'est une autre histoire...)

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