jeudi 23 mai 2013

Menace sur l'entreprise?

Apple envisage de donner cent milliards de dollars à ses actionnaires. Curieusement, on a peu parlé de cette nouvelle déjà ancienne. Pourtant, elle signifie à la fois qu'Apple est incapable de faire du neuf, et, surtout, un extraordinaire transfert d’argent, du consommateur à l’actionnaire. (Cela n'aurait-il pas fait beaucoup de bien à la France, si sa part des dividendes avait été injectée dans son économie ?)

Et si le marché était en fait une essoreuse du consommateur ? Et si son moteur était l’entreprise ? L’entreprise est incapable de créer. Elle n’est plus qu’un mécanisme de subvention du riche (ou actionnaire) par le pauvre (aussi appelé consommateur). Autre manifestation de ce phénomène : la croissance passée a été spéculative, elle n’existait pas.

De ce fait la grande entreprise court deux risques.
  1. Ne sachant utiliser l’argent qu’elle n’arrête pas d’accumuler, elle ne peut qu’être la cible des fonds d’investissement, qui menacent de la disloquer (Sony), ou font pression sur sa gestion (ils sont à l’origine de la décision d’Apple). 
  2. Bloquant la croissance mondiale, et n’assurant pas sa fonction de distribution de moyens de subsistance par le biais de l’emploi, elle pourrait être réformée par les Etats. 
Ce qui la protège peut-être d’une nationalisation est que, contrairement à ce qui s’est passé après la seconde guerre mondiale, il n’y a pas de reconstruction à mener, ni de boom scientifique à exploiter. L’Etat, qui ne sait qu’utiliser la planification, n’a pas de plan évident à mettre en œuvre. 

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