dimanche 14 avril 2013

La compétitivité est-elle has been ?

Les entreprises durables ont-elles quelque chose en commun ? Ces chercheurs de Deloitte n’ont pas pu trouver la réponse dans les chiffres. Jusqu’à ce qu’ils regardent non pas ce que faisaient les entreprises mais ce que pensaient leurs dirigeants. Le dénominateur commun : les règles qu’ils utilisaient pour décider et les stratégies qu’ils suivaient. Préférez la différenciation à la concurrence par les prix, concentrez-vous sur les revenus plutôt que sur les coûts. Et la troisième règle ? Il n’y en a pas.
Présentation de Three Rules for Making a Company Truly Great, par Harvard Business Review. Voilà qui est révolutionnaire.

Vous avez entendu parler du « choc de compétitivité » ? Ceux qui ont eu cette idée sont des nazes disent Deloitte et HBR. Ce qui fait la prospérité d’une entreprise, et d’une économie, ce n’est pas la compétitivité, l'individu qui travaille de plus en plus pour de moins en moins, c’est la différence !

Curieusement, l'idée n'est pas neuve. Elle est tellement peu originale qu'elle a été écrite par Jean-Baptiste Say aux débuts de l'économie moderne. La logique du marché est l’échange. Et on n’échange que des choses qui sont « différentes ». Plus il y a de différence, plus le marché se développe.  

Et c’est une bonne nouvelle. Car la différenciation ne demande pas de moyens, pas de sacrifice. Juste du talent. Et nous en avons beaucoup en France. Non ?

1 commentaire:

Nicolas Evain a dit…

Je suis 100% d'accord avec ton analyse. La différenciation ne peut s’appuyer que sur une démarche d’innovation.

Car celle-ci vise à créer des différenciateurs clés qui vont démarquer le produit par rapport aux produits concurrents, à le vendre plus cher, à augmenter les marges et à pouvoir in fine l’exporter.

L’innovation demande du talent et la mise en œuvre d’une démarche permanente et volontariste au sein de l’entreprise.

Existe-t-il une méthode révolutionnaire pour devenir une entreprise innovante du jour au lendemain ? Non. Mais toute entreprise recèle des potentiels d’innovation inédits qui ne demandent qu’à être révélés. Et si cette démarche s’accompagne d’un changement culturel dans l’entreprise celle-ci peut espérer se repositionner durablement sur un chemin vertueux.

De surcroît la différenciation des produits et leur repositionnement est aussi le principal moteur à l’export. Sans innovation pas d’export possible !

Mais c'est un exercice difficile et exigeant. Il est souvent bien plus tentant de céder à la facilité, à la réduction des coûts salariaux notamment.

L’entreprise française après 25 ans d’errements sur les chemins de la compétitivité qui la tirent inexorablement vers le bas, peut-elle enfin prendre ce virage ? Peut-être mais cela passe par une prise de conscience générale des acteurs économiques, Etat compris.