mardi 12 mars 2013

Sympathie pour le prédateur

La biographie d’Ayn Rand présente un paradoxe : Ayn Rand semblait attirer la sympathie spontanée de beaucoup de gens, alors que l’histoire de sa vie la fait apparaître comme un monstre.

L’exemple de son mari est typique. C’était un très bel homme, plein de distinction, d’élégance et de sensibilité. Un artiste né. Il épouse Ayn Rand en partie pour lui fournir la citoyenneté américaine. Mais aussi parce qu’il trouve amusante et originale cette petite femme à l’accent russe. Premières années de bohème. Mais, avec le succès de sa femme, il se fait broyer. Il finit par chercher refuge dans la solitude et l’alcool. Le plus surprenant est qu’Ayn Rand lui ait toujours été extrêmement attachée. Elle ne pouvait pas vivre sans lui. Preuve d'amour ?

Je me demande si l’on ne retrouve pas là le modèle du prédateur. Une stratégie d’approche d’une proie est de lui inspirer de la sympathie. Et, sans proie, le prédateur ne peut pas vivre. D’une certaine façon, le prédateur aime sa proie. On ne peut pas lui en vouloir d’être un prédateur. Mais on doit s’en méfier. 

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