dimanche 17 mars 2013

Stéphane Hessel

France Culture rediffusait, cette semaine, une interview de Stéphane Hessel (A voix nue).
Stéphane Hessel est peut-être le dernier des Mohicans d’une élite d’Europe centrale de culture internationale. Quelqu’un de l’espèce des Albert Hirschman ou Siegmund Warburg.

La vie de Stéphane Hessel m’a fait penser au Bonheur fou de Giono. Il a traversé des événements effroyables, mais toujours avec le sourire, et avec une sorte de foi indestructible en son infaillibilité. Comme dans cet épisode, où il se réveille entouré de SS, qu’il convainc de se rendre aux forces américaines. Il appartenait à une génération de gens qui avaient été élevés pour vivre dans le danger et se rire des aléas. On ferait bien d’en prendre de la graine.

Il a consacré sa vie aux droits de l’homme. Mais sans en être un défenseur borné. Il est même plutôt pragmatique, et reconnaît volontiers ses erreurs. En outre, il a été un promoteur résolu de l’influence culturelle française. Il me semble même avoir été fort sûr de son intérêt pour ses anciennes colonies, dont elle était quelque peu constitutive.

Mais, sa définition de la gauche, « prendre le point de vue du dominé », me paraît résumer les dérives de ce parti politique. Et, peut-être ?, les dangersde ses bonnes intentions. De quel droit une personne peut-elle ramener un autre être humain à un unique qualificatif : « dominé » ? Il n’y a pas de misérables, il y a des hommes, égaux et respectables dans leur différence. Même s'ils traversent des moments difficiles.  

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