jeudi 31 mai 2012

La fortune d’HEC

J’ai découvert, en cherchant les coordonnées d’un de ses professeurs, qu’HEC avait une devise : « apprendre à oser ».

De notre président aux étoiles du journalisme et de l’entreprise, HEC fournit l’élite du pays. C’est étonnant à quel point sa cote a changé en peu de temps.

Après guerre, mon père était fort pauvre, et pourtant il a refusé l'occasion de préparer HEC, trouvant cela trop dégradant. Il a préféré une vie misérable d’enseignant, alors qu’il haïssait l’enseignement. D’ailleurs, mes associés d’une époque, des HEC de son âge, qui, eux, avaient fait de très belles carrières, continuaient de traîner le complexe de ne pas avoir été ingénieurs. Ce complexe demeure encore, me semble-t-il : c’est lui qui rend l’HEC modeste et sympathique.

J’ai observé que l’art de (l’ancien ?) HEC est le sophisme, arranger les preuves qui justifient son point de vue. (J’avais d’abord lu la devise d’HEC, « apprendre à causer » !) Pour l’esprit d’un ingénieur, endormi dans une forme de contentement de soi, l’HEC est un extraordinaire stimulant intellectuel.

Si HEC a gagné, c’est sans doute parce que cette formation est la mieux adaptée à notre temps. La culture anglo-saxonne nous a vaincus : nous sommes une nation de boutiquiers

Aucun commentaire: