mercredi 21 mars 2012

Konrad Lorenz ou l’âge de ténèbres ?

Dominique Delmas défend avec une constance remarquable Konrad Lorenz face à mes attaques déshonnêtes…

Mais, au fait, qu’y a-t-il qui m’est désagréable dans la pensée de Lorenz (merci à Dominique de me la faire découvrir !) ?

Elle semble un recyclage de l’idéologie nazie. Les Nazis pensaient que nous étions des dégénérés. En cause ? Les Lumières, origine de la « civilisation » (le nom qu'ils donnent à individualisme et matérialisme). La solution ? Une nouvelle invasion « aryenne » (i.e. indo-européenne) : n’était-ce pas ainsi, depuis l’antiquité, que l’Europe s’était régénérée ?  Est-ce surprenant que les scientifiques allemands, à commencer par les biologistes, aient cherché à démontrer cette thèse ?

Ce qui m’amène à m’interroger. Pourquoi nions-nous nos erreurs au lieu de les regarder en face pour en tirer des enseignements, et ne pas les répéter ?
  • Pourquoi a-t-on jeté un voile pudique sur la pensée nazie ? Pourquoi a-t-on aussi vite recyclé l’élite intellectuelle nazie ? Pourquoi s’est-on contenté de dire que le nazisme était le mal absolu ?
  • Pourquoi de Gaulle a-t-il fait de la France un pays de vainqueurs, et n’y a-t-il pas eu d’interrogation sur les raisons de la collaboration ?
  • Je lis actuellement un livre sur la City de Londres, qui montre que, régulièrement, depuis des siècles, se reproduisent les crises que nous venons de connaître, mêmes causes, mêmes arguments… Pourquoi répare-t-on à chaque fois la société, remet-on en selle ceux qui ont été à l'épicentre de la crise, sans s’interroger sur ses raisons ?
  • Pourquoi, en même temps, est-on aussi durs avec certaines parties de la population, que l’on expédie en prison sans aucun remord ?
Dans notre société, les classes supérieures se protègent ? Surtout de ce qui n’est pas elles ?

Compléments :
  • Exercice laissé au lecteur. Comment interpréter, avec mon mauvais esprit, l’exemple de l’Argus choisi par Lorenz : une espèce animale qui dégénérerait si elle n’était pas maintenue alerte par ses prédateurs ? Qu'en déduire quant aux bénéfices de l'agression, idée centrale de Lorenz ?

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