mardi 20 décembre 2011

Europe, Allemagne, crise et raison

Dans la crise de l’euro, l’Allemagne semble tenir tête au monde. Face aux arguments des économistes internationaux, elle répond (La zone euro espère vaincre la défiance des marchés malgré ses divisions - Coulisses de Bruxelles) :

Le patron de la Bundesbank :
selon moi, il est incroyable de penser que l'on peut gagner la confiance de quelqu'un en enfreignant les règles
Le chancelier :
Je suis convaincue que si nous avons la patience et l'endurance nécessaires, si nous ne laissons pas les revers nous abattre, si nous avançons systématiquement vers une union budgétaire et de stabilité, si nous parvenons réellement à réaliser l'union économique et monétaire (...), l'Europe ne surmontera pas seulement cette crise, l'Europe sortira de cette crise plus forte qu'elle n'y est entrée.
Acte de foi ? Le pays de Kant a renoncé à l’usage de la raison ? La presse internationale ne fait pas l’effort d’enquête nécessaire pour comprendre le fond de la pensée allemande ? 

2 commentaires:

Unknown a dit…

Les gouvernants allemands placent le maintien de leur modèle et l'image de leur intégrité au-dessus des contingences. On peut voir cela comme un acte de foi ou un pari (faire le gros dos en espérant ne pas avoir à se renier). Moi, j'y vois un manque de flexibilité et surtout de pragmatisme : ils ne veulent pas changer, au risque de laisser le navire couler. Em cela, je suis d'accord avec toi : la raison les aurait-il quitté ? Quel est véritablement leur calcul alors que l'euro est au bord du gouffre ? Pensent-ils qu'en cas de catastrophe, l'Allemagne s'en sortirait de toute façon mieux que les autres ?

Christophe Faurie a dit…

Ce qui me fait penser à une caractéristique humaine dont parle le psychologue Robert Cialdini : l'homme a tendance à être "cohérent", c'est à dire à se tenir aux décisions qu'il a prises (même si elles sont stupides).
Lorsque l'homme est perdu, il tend à prendre n'importe quelle décision pour pouvoir ensuite avoir l'excuse de s'y tenir. De ce fait, il n'y a plus d'incertitude.
Et si le gouvernement allemand était totalement paniqué, et n'avait pour seul recours qu'une sorte de fondamentalisme ?