dimanche 19 décembre 2010

Amérique éternelle

« L’histoire financière de l’Amérique a été celle d’une succession de batailles perdues contre la dette et l’inflation » dit une revue de livre.

Et cela s’est fait par une série d’innovations qui ont permis de contourner l’esprit de la morale que l’Amérique s’était donnée. « La ruée vers l’or a créé une alternative à la notion puritaine de travail et d'épargne, qui avait caractérisé les débuts de la nation ». « La loi sur le cours légal, sous Abraham Lincoln, a pavé la voie à l’acceptation du déficit. Les mœurs monétaires se sont encore plus relâchées dans les années 20 avec l’explosion du crédit à la consommation (lié au développement de l’automobile) et de l’investissement spéculatif, alimenté par la dette ».
Un certain nombre de thèmes reviennent. Exubérance irrationnelle des marchés financiers, amenant à intervalle régulier le développement puis l’éclatement de bulles spéculatives de crédit. L’instabilité (et le pouvoir politique) des banques, et l’inconscience fiscale des États. La répugnance à la fois du gouvernement fédéral et de celui des États de collecter suffisamment d’impôts pour financer leurs engagements. La tentation de recourir à l’inflation comme solution des déficits publics et de laisser la dette croître plus vite que l’économie. (…) La faillite était utilisée pour favoriser les affaires des aventuriers de la fin du 19ème siècle, de la même façon qu'elle a été employée au profit d'objectifs politiques, avec General Motors et Chrysler. (…) le Fed a servi la Maison blanche et les grandes banques avant de servir le peuple – par exemple en fournissant régulièrement des liquidités pour stabiliser les marchés financiers sous couvert de sauver l’économie réelle. (…) Dès la fin des années 70, le logement a commencé à remplacer la défense comme moteur de croissance. Bien vite, le mythe que l’on n’a jamais suffisamment de quoi que ce soit s’était enraciné. Progressivement, la politique visant à rendre le logement plus accessible est devenue une entreprise géante englobant 1500 organisations publiques et privées. (L’auteur) n’est pas le seul à se demander comment l’économie américaine va faire sans un marché du logement florissant.
Peut-être a-t-on là une application d'une théorie de Durkheim ? Quand on est innovant on l'est pour le bien et pour le mal. Quand l'Amérique ne trouve pas de moyens honnêtes de se développer elle en cherche d'autres ?

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