samedi 18 septembre 2010

Angleterre athénienne

L’Angleterre, depuis des siècles, a reproduit le modèle de la démocratie grecque. L’Amérique lui ressemble de plus en plus. Curieusement, mes amis anglo-saxons ne semblent pas trouver grand-chose à redire à cette hypothèse.

Parallèle en trois points :
  • Société divisée en deux classes quasiment héréditaires. L’une fort riche et oisive, assez égalitaire, administre sa fortune et discourt agréablement. C'est une démocratie modèle, que personne n'a encore réussi à égaler. L’autre, pauvre et peu éduquée, sert la première.
  • L’Angleterre est le berceau des sports les plus pratiqués au monde (même le cricket, inconnu chez nous, est le deuxième sport le plus populaire sur la planète). Le sport était vu par les public schools comme un moyen de développer les vertus de l’honnête homme.
  • À Cambridge, il y a fort longtemps, j’ai découvert une sorte de club med où tout était fait pour l’épanouissement de l’individu. L’être supérieur brille par sa participation à une vie sociale exceptionnellement riche. Éditer la revue de l’université, jouer dans son théâtre… sont des titres de gloire éternels. D’ailleurs, tout l’enseignement ne semble viser qu’à développer l’art de la parole. Le sujet étudié est indifférent, ou, plutôt, il a l’utilité de nourrir originalement la conversation. (Je me demande même si l’on ne me considérait pas comme super habile car totalement inattendu dans mon choix de sujet : les mathématiques.)
J'en suis arrivé à penser, depuis, que ce qu’apprend l’élite anglaise est la sophistique. Je suis souvent surpris de découvrir, sous des arguments rationnels en apparence, un total manque de logique. Je ne crois pas à un vice mais une attitude délibérée. Pour l’Anglo-saxon, le monde appartient à l’esprit entreprenant. L'être supérieur est celui qui désire. Ensuite, la fin, et surtout le succès, justifie les moyens. Le langage est une arme qui permet au héros de dompter une humanité de sous-hommes.

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