samedi 22 mai 2010

Robert Lafont et Bruno Coquatrix

Un billet parlant de Robert Lafont me fait penser à une émission sur Bruno Coquatrix (France Culture). Parallèles qui me frappent.

Ils comptaient mal, ils étaient poussés par leur passion. D’où une santé économique précaire, mais aussi des découvertes étonnantes : c’étaient en quelque sorte des « leaders d’opinion », au sens où ils repéraient avant tout le monde ce qui allait lui plaire.

Contraste avec aujourd’hui ? Tout est bien géré, mais aucun artiste remarquable à l’horizon ?

Sommes-nous capables de reconnaître les talents les plus exigeants, à condition qu’on nous les présente ? Est-ce la faiblesse de notre économie « sur managée » : incapable de prendre des risques, elle nous enferme dans la médiocrité, et elle empêche les réels talents d’émerger ?

Mais la culture sous cloche à la française ne donne pas de meilleurs résultats. Il semble que ce soit plus le conformisme que l’originalité qui soit encouragé.

Le mauvais artiste serait-il celui qui obéit à des règles préexistantes (de l’économie ou de l’establishment culturel français) ? Le bon artiste serait-il un éclaireur, qui nous ouvre des horizons que nous entrevoyions mais que nous étions incapables d’atteindre ?

Compléments :
  • Il en est peut-être de même de la science : c’est la société qui pense, mais il faut que quelques hommes en traduisent la pensée ? Après tout, y aurait-il des géants ? (Sur les mécanismes de stérilisation de leur talent : Égarement de l’économie.)

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