vendredi 30 avril 2010

Fabrice Tourre

Dans l’enquête que mène la SEC sur Goldman Sachs et Fabrice Tourre, le Financial Times semble penser que chacun de ces derniers doit être en train de calculer – heure par heure - où se trouve son intérêt et s’il doit fausser compagnie à l’autre.

Goldman Sachs doit-il faire de Fabrice Tourre un bouc émissaire ? Ne pas le lâcher pour qu’il ne fasse pas de révélations compromettantes ? Fabrice Tourre doit-il plaider coupable ?...

Un Français, habitué à beaucoup attendre de la société, est-il préparé à un tel jeu d’individualisme à outrance ? Peut-il y être aussi bon qu’un Américain ?

L'immigré doit il éviter les risques excessifs : il sait mal en contrôler les conséquences ? (Est-ce aussi pourquoi il tend à prendre de tels risques : mauvaise évaluation de leurs conséquences ?)

2 commentaires:

Julien a dit…

Une remarque sur votre démarche intellectuelle (je ne sais plus si je l'ai déjà faite, si c'est le cas, j'en suis désolé).

Il est intéressant de voir combien vous essayez toujours de tirer une règle générale derrière le cas particulier. Fabrice Tourré subit il les conséquences d'être un Français au sein d'un pays dont la culture lui est a priori étrangère ?

Le positif de cette démarche, c'est qu'il est possible d'apprendre en permanence, de tirer les leçons pour progresser. C'est d'ailleurs une constante de votre blog.

Le risque, c'est de tirer une leçon erronée à travers un cas particulier. Peut-être Fabrice Tourré est-il extrêmement adaptable. Peut-être a t'il vécu toute son enfance dans un pays anglo-saxon. Au contraire, peut être est-il plus vulnérable que la moyenne au choc culturel...

Christophe Faurie a dit…

Vous avez bien compris la logique du blog, qui est de faire des hypothèses, qui sont généralement remises en cause ensuite.
C'est aussi l'exercice fondamental de la conduite du changement (essayer de repérer une règle derrière un comportement, et la mettre au point par approximations successives).

En fait, je réfléchis tout haut. Mais en le faisant, je garde des traces d'une idée du moment, qui aura peut-être une postérité.

Cependant, mon analyse de Fabrice Tourre (ou Tourré?) n'est pas totalement innocente, elle rappelle les travaux de Kurt Lewin, qui observe que celui qui est extérieur à une société a tendance à mal lire ses règles et à n'en voir que les extrêmes (par exemple l'adolescent qui entre dans le monde des adultes tend à être un révolté ou un ultra conservateur - idem pour un étranger qui arrive en France, qui souvent caricature nos défauts).
J'avais un moment pensé à mettre cette référence en complément, mais elle m'est sortie de la tête.