samedi 9 janvier 2010

The one best way

Taylor était convaincu que tout problème a « une seule bonne solution ». Probablement du fait de ma formation scientifique, j’ai longtemps pensé comme lui.

Lorsque j’ai été nommé à la direction de la stratégie de mon premier employeur, j’ai voulu trouver la méthode qui montrerait à tous où aller. J’ai donc lu des livres de marketing, que j’ai transformés en procédures. Mais ça ne marchait pas : on était épaté par mes démonstrations, pas plus. J’ai pensé que mon erreur était de ne pas avoir démontré qu’il n’y avait pas meilleur moyen d’employer les ressources de la société. J’étudie les techniques de « business planning ». La direction financière est enchantée. Mais c'est tout. J’ai enfin l’idée de passer, indirectement, au dessus de la tête des dirigeants de la société pour toucher son président. Succès. C'était un homme d'argent, pas eux.

Voilà des mois et des années que j'essaye d'augmenter / La portée de ma bombe / Et je n'me suis pas rendu compte que la seule chose qui compte /C'est l'endroit où c'qu'elle tombe

Lorsqu’un problème a une seule bonne solution, il suffit de la trouver pour que tout homme de raison s’y rallie. Du coup, il n’y a plus besoin de l’expliquer. Et celui qui ne veut pas reconnaître sa vérité est un malfaisant. Mais nous avons tous nos critères de jugement. On ne peut pas réussir un changement si l’on n’a pas compris qu’il devra obéir aux lois de la complexité humaine.

KANIGEL, Robert, The One Best Way: Frederick Winslow Taylor and the Enigma of Efficiency, Viking, 1998.

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