mardi 22 septembre 2009

Fondamentalisme et libéralisme

Comment être libéral ? se demande, avec angoisse et surprise, The Economist. Une université belge, d’esprit ouvert, a vu ses élèves femmes se couvrir de voiles, et ne plus pouvoir se déplacer sans chaperons. La mort dans l’âme elle a dû choisir l’intolérance. Le problème semble insoluble.

The story of the Antwerp Atheneum is the latest example of a paradox: how should liberal, tolerant Europeans protect their values, even as they protect the rights of less liberal minorities in their midst? Blanket laws banning headscarves are hardly a liberal solution. But Belgium’s piecemeal approach left Karin Heremans running something approaching a ghetto-school. Distrust anyone with a simple answer.

Venant de ce journal, un tel article est inattendu. Il a longtemps critiqué la laïcité française comme un obscurantisme. L’élite anglo-saxonne niait l’existence de cultures : dans un monde globalisé, civilisé par le marché, les querelles irrationnelles d’hier n’ont pas de place, la guerre est impensable. D’ailleurs il faut que cela soit ainsi pour que le libre échange vive. Ne signifie-t-il pas que les hommes puissent aller où ils ont le plus à gagner, sans entraves ? Le 11 septembre et les attentats de Londres ont marqué le début d’un changement d’opinion.

L’émergence du fondamentalisme révèle qu’une partie grandissante de la population refuse les valeurs de la nation à laquelle elle appartient. En voulant inventer la religion d’hier, cette population peut nous amener des siècles en arrière.

Et ce n’est pas parti pour s’améliorer. Les européens de souche vieillissent. Avec l’âge viendra la peur de l’autre, et un besoin croissant de lui. De plus en plus ils mépriseront, exploiteront, fliqueront et enfermeront dans des ghettos. Jusqu’au jour où le poids des immigrants sera suffisant pour faire entendre leur courroux.

Solution ? Découvrir ce que signifie « culture ». Ce n’est pas parce que l’utopie libérale est sans fondements que nous sommes condamnés au choix entre guerre civile et zéro immigration. Les cultures savent évoluer et fusionner. Mais cela demande du courage et de l’imagination de tous les côtés. Pas simple, mais pas désespéré.

Compléments :

  • Auparavant, il faudra regarder la question en face, ce que ne veulent pas les gouvernements ; ils préfèrent nous bercer d’illusions : Géniale droite.

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