lundi 17 août 2009

USA : plus de téléphone

Les USA sont confrontés à un curieux problème téléphonique (Cutting the cord) :

  • La crise fait que l’on fait des économies, certains abandonnent le fixe pour le mobile.
  • Conséquence : plus rentable pour les opérateurs de télécom de fournir du fixe.
  • D'où des victimes : augmentation des coûts du fixe pour le grand nombre qui l’utilise encore, menace au « service universel » (plus de téléphone, pour les pauvres, les isolés, dans la rue, plus tout un tas de services, comme ceux des pompiers et des sondeurs, qui dépendaient du téléphone fixe)…
  • Le pire est que la couverture mobile est mauvaise.

L’Amérique risque de se retrouver à l’âge des cavernes de la téléphonie ?

Le phénomène est-il général ? Une innovation, le mobile, qui ne marche pas très bien, mais suffisamment pour susciter un équipement massif. Son coût contraint quelques-uns à des économies, ces économies mettent en faillite les offreurs de service prééxistants, dont la rentabilité tenait à peu. On a perdu un service fiable, universel et pas cher, que l’on a remplacé par quelque chose de mauvaise qualité et réservé aux riches. Tous punis.

A-t-on là le mécanisme type du capitalisme ?

1 commentaire:

JD Harrouet a dit…

Il ne faut pas oublier quelques faits:
- les régions les plus rurales sont couvertes par Qwest, ex-NextGen Telco qui a racheté un opérateur local rural au plus haut de la bulle internet. La vache à lait épongeant les dettes de Qwest, l'entretien des lignes s'en est ressenti et le DSL a eu d'autant plus de retard. Dans ce contexte, difficile de remplacer un abonnement voix de 10$/mois par un abo DSL à 30$/mois.
- Ailleurs, beaucoup utilisent le cable comme accès broadband. C'est de mémoire 50% du marché. Par conséquent le téléphone n'arrive pas que par la ligne téléphonique.
- De plus, bien noter que les tarifs du service universel sont approuvés par des commissions locales (Public Utility Commission) sur la base des TELRIC (valeur marginale de remplacement sur le long terme). Les prix ne peuvent donc pas s'envoler sans un aval politique local.
- Enfin, les réseaux mobiles utilisent aussi les réseaux locaux. Ce sont mêmes les plus gros clients de liaisons louées. Par conséquent il ne faut pas s'inquiéter pour les opérateurs locaux.

Pour ma part, j'y verrais plutôt la conséquence de la concurrence (cable vs DSL, mobile vs fixe) sur un métier qui est avant tout un monopole naturel. Il est normal que le prix marché en environnement concurrentiel devienne plus élévé que le prix régulé de l'ancien monopole, et toujours moins élévé que le prix qui serait fixé par le monopoliste. Sur cette base, il se peut que les PUC acceptent des hausses de tarifs parfaitement justifiées: avant les américains payaient pour un réseau local, maintenant ils paient pour plusieurs!