samedi 22 août 2009

Assurer les banques

Des économistes proposent aux banquiers de prendre des assurances anti-risques (Should managers of big banks be required to buy crisis insurance?). Je pensais « bonne idée », jusqu’à ce que je réalise que les banquiers n’avaient jamais eu autant d’assurances.

Leur assurance était le fameux AIG. Or, AIG ne s’est pas comporté comme l’assureur dont on parle tant aux USA, au sujet des réformes de santé. S’il le pouvait l’assureur américain n’assurerait que les personnes dont les gènes prouvent qu’ils ne feront jamais appel à la médecine, et, lorsqu’un incident survient, seule la justice peut lui faire débourser un centime. Avec de tels assureurs la Banque avait peu de chances de faire des bêtises.

Pourquoi AIG a-t-il assuré sans contrôler ? Coup de folie : soif de l’enrichissement à court terme, esprit de la conquête de l’Ouest ? Si le rempart de la société est aussi faible, on est mal parti.

Je crois surtout que nos régulateurs font une erreur. Sans nous demander notre avis, ils veulent trouver des mesures qui vont nous contraindre à l’honnêteté, et cela quoi qu’il arrive, même dans des situations imprévisibles. Or, l’homme ne fait que ce qu’il veut.

Pourquoi ne pas rassembler les dirigeants de Goldman Sachs (et leurs homologues), les mettre en face de leurs victimes, des dommages qu’ils ont causés, leur expliquer que nous n’avons rien contre leurs bonus, leur raison de vivre, mais que nous aimerions qu’ils ne ruinent pas notre vie ? Peut-être trouveraient-ils des solutions à nos problèmes, efficaces, durables, acceptables par tous ? Peut-être, aussi, ayant été traités comme des responsables se comporteraient-ils comme tels à l’avenir ?

Compléments :

  • Les régulateurs et les gouvernants obéissent à une idéologie fondatrice de notre culture : celle selon laquelle l’homme se commande comme une machine. Voir par exemple : Parler d’une seule voix.

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