mercredi 8 juillet 2009

Thatcher contre Scargill

Un article de la revue de l’Université de Cambridge, Children of the strike, rappelle l’affrontement Margaret Thatcher / Mineurs de 84/85.

J’étais en Angleterre à l’époque. Mon souvenir des événements est que Margaret Thatcher avait préparé soigneusement son coup. Les mineurs ont réagi comme prévu : sûrs de leur force ils ont cherché à faire plier le gouvernement. La lutte a épuisé leurs ressources. Ils ont été liquidés.

Ce conflit a vu s’affronter deux illuminés persuadés d’idées simplistes. D’un côté on croyait pouvoir ignorer, par la force, les évolutions du monde ; de l’autre on pensait que décréter, par la force, le laisser-faire, installerait définitivement le pays dans la prospérité. Comme dans toutes les batailles, les simples soldats ont payé la folie de leurs généraux. Les rêves de Madame Thatcher ne se sont guère matérialisés, sinon sous la forme de bulles spéculatives, et la reconversion, laisser-faire ?, de l’économie des zones minières ne semble pas avoir été une réussite.

Grande leçon de changement :

  • Illusion de la raison, qui veut que le monde, aussi compliqué soit-il, puisse se réformer à coups de théories, d’utopies. De manière amusante, les philosophes anglais ont critiqué la France révolutionnaire pour avoir cru pouvoir construire un monde idéal, à partir des enseignements de la raison. Ils auraient trouvé Madame Thatcher très française.
  • Illusion du passage en force. Le passage en force peut réussir. Mais, quand il réussit, il détruit les piliers de la société. Madame Thatcher a peut-être abattu les syndicats, mais elle a démoli une partie du tissu social de la société anglaise. Elle a massacré les siens, ceux qu’elle devait servir. Bien sûr, elle était convaincue que c’était pour leur bien.

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