dimanche 19 juillet 2009

Démocratie et libéralisme

Un article de The Economist traitant des insuffisances de la théorie économique (What went wrong with economics) contient la phrase suivante :

Et si l’Économie, en tant que discipline générale mérite une défense ferme, c’est aussi le cas du paradigme du libre échange. Trop de gens, particulièrement en Europe, assimilent les erreurs faites par les économistes à un échec du libéralisme économique. Leur logique semble être que si les économistes se trompent, alors les politiciens feront mieux. C’est une conclusion fausse – et dangereuse.

Décidément The Economist n’aime pas les politiciens, et donc la démocratie telle que nous l’entendons.

Comme souvent, son raisonnement est biaisé. Ce qu’il reproche à la démocratie, c’est les petites faiblesses, irritantes c’est vrai, des hommes politiques. Mais ce qu’il ne comprend pas, c’est que le mécanisme est globalement efficace. Quand rien ne va, les politiques font, dans la mesure du possible, ce qu’ils peuvent pour sauver la nation.

Le marché fonctionne exactement à l’envers : ses mécanismes élémentaires semblent parfaits, mais, globalement, il est sourd aux cris du peuple et inadaptable. Pourquoi croire que, parce qu’il semble (à tort) être impersonnel, il doit être l’arme du libéralisme, c'est-à-dire de l’indépendance de l’homme vis-à-vis de l’arbitraire d’autres hommes ? Un monde qui obéit aux lois du marché c’est la victoire du court terme, de « greed and fear » - de ce que l’individu a de plus primaire, la transformation de l’homme en outil de production spécialisé – comme le veut la théorie de Smith, bref la négation de tout ce qui fait ce que nous sommes. Les mécanismes d’échange sont utiles, mais comme des moyens, pas comme des fins.

Si The Economist est mécontent de notre démocratie, pourquoi n’essaie-t-il pas de l’améliorer ?

Compléments :

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