lundi 13 juillet 2009

Combat de libéraux et de banquiers

Il y a quelques jours, un journaliste de France Culture interviewait un économiste « libéral ». Le dit journaliste est tout heureux d’annoncer que ce n’est pas conforme à la ligne du parti d’inviter un homme qui sent le soufre, mais que cet économiste est extrêmement critique du capitalisme ambiant. Si France Culture était mieux informée, elle saurait que tous les économistes libéraux en veulent à mort à l’industrie de la finance, à ses bonus et à son appétit du lucre, et à la faiblesse des démocraties occidentales, incapables de les réformer.

Car les économistes libéraux sont des idéalistes, qui ne pardonneront jamais à une poignée de voyous d’avoir transformé leur rêve en cauchemar. Comme les spectateurs de la première utilisation de la guillotine, ils désirent que la mise à mort des financiers soit faite selon l’art des origines. Mais, ils n’ont pas abandonné tout espoir de changement. The Economist me semble chercher comment réformer la finance en dépit des insuffisances de courage démocratique. J’aperçois un objectif double :

  1. réduire la taille des banques pour que leur faillite ne menace pas l’existence du monde ;
  2. « dégrouper » leurs métiers (banque de détail, d’investissement…), de façon à éliminer la complexité qui les rend opaques.

Si je comprends bien, jouer sur le montant de garanties que doivent conserver les banques serait suffisant pour réformer en évitant la résistance au changement.

  • L’expérience de la crise semble montrer que pour l’éviter il aurait fallu que le montant de ces garanties atteigne 15% du capital des banques, pour les plus dangereuses (contre 2% selon Basel 2, avec l’effet pervers supplémentaire d’une stratégie de « hors bilan » poussée au génie).
  • Cela aurait l’avantage de rendre les services financiers exotiques peu rentables, et d’amener les banques à s’en débarrasser.

Je me demande aussi si The Economist ne veut pas que les banques centrales sortent de leur rôle traditionnel de fixation des taux, et contrôlent les financiers. Là aussi, il ne s’agirait pas d’un changement, puisqu’elles les maintiennent d’ores et déjà en respiration assistée.

Compléments :

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