dimanche 24 mai 2009

Égalité

Quand je rapproche mon billet sur l’égalité des sexes de ce que dit Rousseau sur l’égalité, je me demande, si, une fois de plus il n’y a pas eu dérive de sens :

Pour Rousseau, l’égalité est une condition nécessaire de la liberté. Ce qui compte c’est qu’aucun homme ne puisse en asservir un autre. L’égalité, d’une certaine façon, est accessoire. D’ailleurs c’est une égalité de puissance et de fortune.

Aujourd’hui l’égalité est passée du statut de moyen à celui de fin.

Je comprends l’énervement des Anglo-saxons à notre endroit : eux veulent la liberté de donner la mesure de leur talent, nous cherchons à ramener tout le monde au même niveau. Notre égalité est une sorte de refus de la différence, contre nature et anti-sociale : non seulement nous naissons différents, mais la société nous spécialise à outrance.

Manoeuvre d’une minorité pour modifier un ordre social qui lui semble injuste ? Elle joue sur les règles qui tiennent ensemble l’édifice social pour obtenir de manière mécanique ce qu’elle veut ?Ce qui retourne l’idée de Rousseau : l’égalité mal comprise est attentatoire à nos libertés.

Mais pourquoi devrait-elle l'être ? Ne pourrait-elle pas trouver d’autres arguments pour exprimer ses désirs. Ils n’ont certainement rien de honteux. Pas besoin de les cacher derrière de grands principes et de nous imposer des changements qui ne nous concernent pas.

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