mercredi 14 janvier 2009

Stratégie d’Israël

Pourquoi Israël est-il entré dans la bande de Gaza ?

The Economist rappelle un fait oublié. Israël a été jadis un pays minuscule, peuplé par des rescapés de massacres, et menacé par des voisins hostiles et nombreux. La doctrine du pays est définie en 1930 par Vladimir Jabotinsky : (…) pour survivre les juifs devraient construire un mur de fer de puissance militaire jusqu’à ce que les Arabes acceptent la permanence du pays. La défaite israélienne lors de la dernière guerre du Liban a-t-elle révélé les failles du mur de fer ? Les roquettes du Hamas étaient-elles coupables de beaucoup plus que de morts : elles menaçaient de démontrer l’inefficacité de ce qu’Israël considère comme son assurance sur la vie ? Survie en jeu ?

Dans Le Monde, Alain Dieckhoff explique justement que ce qui divise les gouvernants israéliens est là : Ehoud Olmert « a une sorte de revanche à prendre sur la guerre de 2006 et il recherche à partir en ayant rétabli la capacité de dissuasion de l’armée ». Ehoud Barak et Tzipi Livni craignent que la guerre devienne excessivement meurtrière.

Par ailleurs, on y apprend aussi que l’offensive avait probablement une rationalité : le Hamas serait dos au mur. « Le renverser n’est toujours pas un objectif, il suffit qu’il soit durablement affaibli. Lorsque les combats auront cessé, cela devrait se traduire par une trêve consolidée avec l’arrêt des tirs de roquette, un contrôle sur le trafic d’armes, notamment avec la frontière avec l’Égypte, et une réouverture large des points de passage pour répondre à une situation humanitaire qui ne fait que se dégrader ».

Compléments :

  • The Economist : The hundred years’ war.
  • Lemonde.fr : La trêve devient plus urgente pour le Hamas, 13 janvier.
  • Illustration possible de la théorie culturelle de l’entreprise (BCE, hypothèses fondamentales, valeurs officielles), quelque part dans l’inconscient collectif israélien, il y a peut-être l’idée mur de fer = sécurité, à chaque victoire militaire cette certitude se renforce. Lorsqu’elle est menacée, on cherche à la réaffirmer (nouvelle guerre). 

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