vendredi 12 décembre 2008

De Bull et du bon usage du protectionnisme

La fortune de Bill Gates a été le fait du milieu dans lequel il vivait (Le succès est un don que nous fait la société). Le plan calcul français semble avoir eu l’effet inverse : il a imposé aux étudiants et aux entreprises du pays un mauvais matériel. Outre les sommes colossales englouties par Bull, les dommages occasionnés à l’économie nationale ont été incalculables. D’où la question : pourquoi les subventions de l’état sont efficaces dans certains pays, et pas dans d’autres ?

Probablement une différence d’état d’esprit. L’Américain, s’il est entrepreneur, veut se « réaliser », faire quelque chose de grand. Il vise le KO. Il tire parti de tout financement pour atteindre son objectif. L’allemand a probablement une sorte d’idéal d’excellence : construire une belle entreprise pour sa communauté.

Quant au Français, il me semble que son ambition est limitée : selon la mode de l’Ancien régime, il recherche un bénéfice, une terre qu’il exploitera selon son « bon plaisir ». Il se satisfait magnifiquement de la médiocrité. D’une médiocrité dont il est le roi.

Voici ce qui me fait avoir cette idée. Dans Entretien avec Guy Schwartz : Edith Cresson ou l’autopsie d’un naufrage, un article sur les invraisemblables et piteuses aventures d’un premier ministre, on voit qu’un de ses conseillers (Claude Hirel, le P.-D.G. de CDF-Chimie) a l’ambition de devenir patron de Bull, à la place du patron de Bull. Et voilà la motivation de ceux dont dépend le sort de notre économie : se tailler une petite baronnie. Et comment ils y arrivent : par des minables manigances politiques. Pour ceux-là, les subventions sont gaspillées.

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