mardi 23 décembre 2008

Cheney, le surhomme

Mon dernier billet est injuste avec la Halde : nous rêvons tous d’imposer nos idées à notre prochain. Le cas Cheney.

Matthew Yglesias le cite.
On Fox News Sunday today, host Chris Wallace asked Vice President Cheney, “if the President, during war, decides to do something to protect the country, is it legal?” “I think as a general proposition, I’d say yes,” replied Cheney.
Matthew Yglesias trouve cela dangereux. Nous sommes tous convaincus d’avoir raison, et que nos opposants menacent le pays, qu'arriverait-il si nous pouvions décider seuls ? Durant la guerre froide, la démocratie nous a évité quelques désagréables déboires.

J'ai deux autres idées sur cette question :
  1. Est-ce pourquoi le gouvernement Bush a déclaré la « guerre au terrorisme » ? Il pouvait ainsi se passer de la démocratie ? Les Néoconservateurs (Neocon) étaient convaincus de savoir ce qui était bon pour le monde, pourquoi s’embarrasser d’obstacles inutiles ?
  2. En temps de guerre, réelle, ne faut-il pas suspendre la démocratie ? (Quasi) Certitude : l’homme seul fait systématiquement des erreurs. Il n’y a pas de surhomme. Donc s’il y a « commandant en chef », il doit être avant tout quelqu’un qui sait organiser la réflexion d’un groupe, et celui-ci doit représenter un échantillon représentatif des différents points de vue sur le problème. De la démocratie.
Compléments :
  • Le mythe du surhomme est probablement de création récente. Les rois, par exemple, écoutaient leurs conseillers avant de prendre une décision. (Voir comment le Roi de France prend la très difficile décision de s’engager dans la bataille de Bouvine : DUBY, Georges, Le Dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214, Gallimard 1985.)
  • Les biais systématique de la décision humaine ont été étudiés tout aussi systématiquement : MYERS, David G., Intuition: Its Powers and Perils, Yale University Press, 2004.

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