dimanche 31 août 2008

Comment être condamné à mort?

Aux USA des chercheurs ont assemblé toute l’information qu’ils pouvaient trouver sur les caractéristiques des condamnés à mort. De là ils ont déduit des règles expliquant ce qui faisait que certains d’entre eux étaient exécutés, d’autres non. Puis ils ont fait des prévisions concernant la population en attente d’exécution. Précision de la prévision : 92%. Meilleur facteur d’explication : le niveau d’études. La gravité du crime ne semble pas entrer en jeu.

Pour trouver ces règles, ces chercheurs ont probablement employé des « algorithmes neuronaux ». Ce type d’algorithmes commence à être utilisé de manière usuelle par l’industrie, notamment pour la mise au point de processus de production. Appliqués au comportement humain ils donnent des résultats inattendus. Par exemple Augustin Huret, fondateur de Pertinence, a fait une étude sur ce qui expliquait les fermetures de centrales nucléaires. Facteur principal : présence d’écologistes à proximité. (PS. Depuis, j'ai appris que l'algorithme de Pertinence n'était pas de type réseau neuronal. En tout cas, il produit des règles.)

Ne pourrions-nous pas utiliser ces techniques pour vérifier, systématiquement, l’efficacité de nos institutions ?

Compléments :
  • John Kerry, ancien candidat à la présidence des USA, a fait remarquer à des lycéens que s’ils ne travaillaient pas bien, ils finiraient en Irak. Sa remarque a offusqué. Elle pêchait surtout par optimisme.
  • GREENEMEIER, Larry, Who Will Die, Scientific American, Septembre 2008.
  • Sur les premières applications des algorithmes neuronaux, dans les années 80 : WALDROP, Mitchell M., Complexity: The Emerging Science at the Edge of Order and Chaos, Simon and Schuster, 1992.
  • Augustin Huret a quitté Pertinence, maintenant dirigée par Amélie Faure. La société a été acquise par un éditeur américain il y a peu. Amélie Faure, France et innovation.

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