mercredi 20 février 2008

Urgences, entreprise, changement

Urgences d’un hôpital de banlieue. On y entend beaucoup crier. Mère bohémienne qui ne veut pas être séparée de son fils ; accidenté qui a peur pour sa vie ; parents qui s’impatientent de voir que l’on ne s’occupe pas de leur enfant ; paumés qui prennent les urgences pour un asile de nuit et réclament leur repas.

Dans l’entreprise, le changement révèle des tentions de même nature, mais plus complexes à déchiffrer, plus insidieuses, et plus redoutables. On ne craint pas pour sa vie, ou pour celle des siens, mais, bien plus souvent pour son confort. On s’est trop souvent enfoncé dans une sorte de paresse intellectuelle, et on a, inconsciemment, peur de ne pas être capable de faire face aux responsabilités de sa position, dont on se fait une idée erronée. Pour ne pas révéler ces « déchets toxiques » (une expression de psychologue), on est prêt à toutes les bassesses, et on peut compter sur l’appui implicite de ses pairs, tous dans la même situation.

Comment naviguer dans cette irrationalité ? Le spécialiste de conduite du changement ne sauve pas des vies, il « sauve des faces ».

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